vendredi 2 juin 2017

Impressions : "Le dernier voeu" par Andrzej Sapkowski

Sans spoilers !

Le dernier vœu :




Hey ! Vous connaissez la série de jeux vidéo The Witcher ? Question rhétorique, ne répondez pas. Bien sûr, tout le monde connais ou a entendu le nom au moins une fois. Mais saviez vous que ces jeux étaient inspirés des bouquins d'Andrzej Sapkowski (essayez de le dire 10 fois très vite.) ?


Moi je ne le savais pas, j'ai appris ça en jouant au troisième opus de la saga The Witcher sur PS4 et plutôt que de continuer ce super jeu sans rien savoir de l'univers (on peut mais c'est moins rigolo) je me suis dit que j'allais me taper les livres ! C'est donc tout naturellement que j'ai commencé par ce premier recueil de nouvelles qui retrace les aventures de Geralt de Riv, sorceleur de son état et tombeur de ces dames.

Maintenant que vous avez essayé (et échoué) de prononcé le nom de l'auteur, parlons de lui :

L'auteur :

Andrzej Sapkowski est un romancier et nouvelliste polonais qui a connu un grand succès avec la saga du sorceleur.

Jusqu'ici je n'avais jamais rien lu d'écrit par un polonais je crois, encore moins de la fantasy polonaise, et franchement c'est sympa. Ben ouais, du coup tu sens la culture polonaise dans ses écrits, il s'inspire beaucoup de la mythologie de la région du monde où il a grandit. Et pour nous, petit français, c'est assez dépaysant ! L'auteur a de plus une façon de raconter les histoires bien à lui, on aime ou on aime pas, moi, j'adore.

L'histoire :

L'histoire nous raconte les aventures de Geralt de Riv, qu'on nous présente comme un chasseur de monstres, un mutant : un sorceleur. Une sorte de mercenaire qui utilise des potions et de la magie pour venir à bout de monstres tous plus hideux et dangereux les uns que les autres. Ce premier tome sert donc à nous présenter l'univers et des personnages importants pour Geralt tels que son ami Jaskier, troubadour de génie, feignasse incorrigible et coureur de jupon. On nous présente aussi Yennefer de Venderberg, puissante magicienne possédant un étrange lien avec le sorceleur.

L'intrigue se déroule dans plusieurs nouvelles à travers les conversations qu'auront les personnages. Et autant vous dire qu'ils prennent leur temps. Les mecs se tapent des monologues de plusieurs pages sans pression !

T'as l'impression que chaque personnage est doté d'une éloquence telle que tu te sens con en te souvenant de toi essayant de faire un oral à l'école. Ces mecs auraient eu 30/20 rien qu'en parlant de ce qu'ils ont mangé à midi tellement ils captiveraient le jury ! Franchement, j'ai été happé par ces histoires qu'ils racontaient et j'en sortait pas tant que j'avais pas fini, je voulais savoir la suite. Heureusement que c'était des nouvelles et pas un roman complet car sinon j'aurai pas pu dormir. Vous savez quand vous êtes entrain de regarder une série cool et que vous vous dites à 2 heures du matin : "allez, un dernier épisode et je vais dormir" ben là, c'est pareil. Mais avec des nouvelles.

Heureusement qu'elles n'ont pas de continuité entre elles, ça permet de s'arrêter à un moment pour revenir dans le bouquin un peu plus tard. Sinon t'es mort.

Le truc avec les recueils de nouvelles c'est que souvent, t'en as une ou deux qui sont superbes et les autres .. mouais. Ben là pas du tout. Elles sont TOUTES bien ! Bien sûr y a la nouvelle "Le dernier voeu" qui donne son nom au recueil mais mais je crois que ma préférée c'est : "Le moindre mal"

"Le moindre mal" ou comment dire adieu au manichéisme :

Alors, cette nouvelle est importante dans la compréhension du personnage de Géralt. Déjà, dans les jeux vidéo on entend souvent les gens l'appeler "Le boucher de Blaviken" et c'est justement ici qu'on apprend pourquoi.

Dans cette histoire, notre sorceleur est confronté à un dilemme : Ou il livre un magicien (tête de noeud) à la "Pie grièche" et dans ce cas là il l'envoie à la mort. Ou bien il ne le livre pas, mais c'est les villageois qui risquent de se faire attaquer, jour de marché, par la bande de la Pie. Dans tout les cas, le sang coulera.
Il passera le plus clair du temps à se demander comment agir et optera finalement pour un certain choix qui va le marquer à jamais car il aura du sang sur les mains mais sera persuadé d'avoir choisi "le moindre mal". Et c'est cette notion de moindre mal qui va l'accompagner dans la suite de sa vie car il se retrouvera plus d'une fois dans des positions inconfortable où aucun choix n'est le bon choix. Où il est impossible de démêler ce qui est bien ou mal. Et le choix du "moindre mal" n'est pas forcément celui qu'on croit.

Cette nouvelle permet au lecteur de gagner en empathie pour Geralt. Il faut dire qu'il inspire peu la sympathie, il est pas très causant, décapite trois têtes par mouvement de bras, et en plus c'est un mutant. Un beau mutant, certes. Sans déconner il est classe :

Un peu balafré mais on fait avec.

On découvre donc un Géralt moins mystérieux, plus humain. Lui aussi est confronté à des dilemmes moraux et n'est pas seulement un tueur de monstre au sang froid.

Ce dilemme était d'autant plus grand, que la Pie Grièche n'était pas simplement une bandit sans foi ni loi. Elle avait de très bonnes raisons de vouloir la mort du magicien et Geralt l'avait bien compris. Il appréciait même plutôt la jeune fille, comme en témoignera une certaine scène que je ne décrirait pas ici. Pour le lecteur non plus, la décision ne coule pas de source et on se prend à avoir les mêmes doutes que Géralt, ce qui renforce encore plus l'identification au personnage.

Si il y a une seule nouvelle de ce recueil que je devait recommander en plus du "dernier voeu" ce serait bien "Le moindre mal" tant elle est parfaite.

Le recueil s'articule d'ailleurs de manière assez ingénieuse : Il a un fil rouge.

Le fil rouge :

Tout le long du recueil, entre chaque nouvelles, il y a plusieurs parties d'une autre nouvelle qui prend place juste après la toute première. C'est "la voix de la raison", Elle raconte la convalescence de Géralt suite à son combat de la première histoire et ses discussions avec la prêtresse Nenneke ou encore avec Iola, jeune fille du temple ayant fait voeu de silence. C'est quand il commencera à leur raconter ses histoires que les autres nouvelles commenceront, ça donne donc une construction d'ouvrage très fluide et permettant de tout lire d'une traite sans trop casser le rythme.


Bilan :

Cette fois, l'article est plutôt court mais bon, pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?
Si jamais l'univers du sorceleur vous a tapé dans l’œil, même vaguement, foncez. Lisez les livres, jouez aux jeux et immergez vous dans cet univers ultra complet et fascinant. Il y a toute une mythologie, tout un bestiaire à explorer et à apprendre à connaître. Il y a aussi de la politique pour ceux que ça intéresse. La saga du sorceleur est une saga complète.

Personnellement, je vous laisse, je vais lire les autres livres ! Bonne lecture à vous !










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